jeudi, février 02, 2006

20 MINUTES, Mercredi 01 février 2006

Mort d’une fillette: trois médecins jugés

Amélie Birembaux avait 9 ans. Elle est morte le 4 septembre 2004 dans une clinique de Carcassonne (Aude), des suites d’une banale opération de l’appendicite. Les trois médecins impliqués, le chirurgien, l’anesthésiste et le radiologue, sont cités à comparaître ce matin à Toulouse pour « homicide involontaire ».

« Brisés par le drame », les parents – eux-mêmes médecins – ont souhaité donner à cette affaire une tournure pénale inédite. « Nous avons eu la sagesse de demander une expertise contradictoire. Elle fait la preuve médicale que les soins dispensés à ma fille ne l’ont pas été dans les règles. Partant de là, nous souhaitons une reconnaissance juridique des fautes commises », explique Xavier Birembaux. Ce matin, il veut aborder le procès « sereinement, sans manichéisme » et « au nom des autres enfants ». En mettant l’accent sur « l’obligation de formation continue des médecins ». L’affaire n’a pas donné lieu à une instruction. Les médecins sont cités directement sur la foi de l’expertise. Une procédure contestée par l’avocat du chirurgien. « Une citation au pénal sur la base d’une expertise civile, c’est peu orthodoxe et quasiment du jamais vu », note Georges Lacoeuilhe. Il estime que le tribunal, « privé notamment de la possibilité d’interroger les experts », n’aura « pas tous les éléments » pour statuer. « Si faute il y a, elle est civile au maximum, pas pénale », ajoute l’avocat. L’issue du procès pourrait avoir un fort retentissement dans le milieu médical. H. M.

Internet : Xavier Birembaux a mis en ligne le récit de son calvaire et les pièces du dossier, y compris le rapport d’expertise, sur www.amelieb.com