vendredi, septembre 16, 2005

L'INDEPENDANT, Edition du 14 septembre 2005

Le procès sur la mort d’Amélie Birembaux aura lieu le 1er février 2006

Une audience de consignation se déroulait, hier à Toulouse. Elle était consacrée à la disparition de cette enfant de 9 ans, décédée il y a un an après une opération de l’appendicite à la clinique Montréal. Par ailleurs, l’enquête administrative a progressé, contrairement à celle de l’Ordre des médecins.


C’est le mercredi 1er février 2006, à 8h30, que la cinquième chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Toulouse se penchera sur la mort d’Amélie Birembaux. Eu égard à l’épaisseur du dossier et au nombre de témoins attendus, le tribunal a décidé de consacrer une journée entière à l’examen de cette affaire, dans laquelle trois médecins carcassonnais sont cités à comparaître pour homicide involontaire.

Conclusions sévères Le 3septembre 2004, Amélie Birembaux, 9 ans, décédait à l’hôpital de Toulouse Purpan, quinze heures après avoir subi une opération de l’appendicite sous cœlioscopie à la clinique Montréal de Carcassonne. Très rapidement, le père de l’enfant, lui-même médecin à Montréal, faisait saisir le dossier médical et engageait une action en justice pour demander une expertise.
Les conclusions de cette enquête, menée par trois médecins experts auprès de la cour d’Appel de Toulouse, étaient rendues publiques en juin dernier, et s’avéraient sévères pour les trois praticiens ayant participé à l’opération de l’enfant.
Elles établissaient que la mort d’Amélie était consécutive à une hémorragie, provoquée au tout début de l’opération et diagnostiquée beaucoup trop tard, après le réveil de la fillette.
C’est sur la base de ces conclusions que les parents d’Amélie Birembaux ont cité, directement devant le tribunal, pour "homicide involontaire", le chirurgien Patrick Cohen, l’anesthésiste Jean-Pierre Gounelle et le radiologue Jacques Bernier.
Ce dernier est le seul à s’être rendu à l’audience d’hier,qui n’avait pour objet que de fixer une somme devant être consignée par les parents jusqu’à l’audience et de déterminer la date du procès.

Phase finale pour l’ARH
Mais la procédure pénale n’est pas la seule en cours dans cette affaire. Depuis le 10juin, Xavier Birembaux a saisi l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (ARH, l’administration de tutelle des établissements de soins), qui a ordonné une enquête administrative.
Celle-ci a progressé assez vite: les deux enquêteurs de l’ARH ont rendu leurs premières conclusions, qui ont été communiquées à la direction de la clinique Montréal, laquelle a apporté tout récemment ses réponses aux remarques soulevées par la première phase de l’enquête.
"Désormais, les deux enquêteurs doivent donner leur conclusion définitive", explique le directeur-adjoint de l’ARH Languedoc-Roussillon, Gérard Valette.
Ce n’est qu’à l’issue de cette dernière phase que les résultats pourront être rendus publics. Précisons toutefois que cette enquête ne porte que sur le fonctionnement de la clinique et doit déterminer si un dysfonctionnement purement administratif peut être impliqué dans la mort d’Amélie.
Sur le plan de la déontologie médicale, c’est le conseil de l’ordre des médecins qui est compétent. Celui-ci, saisi également par le docteurBirembaux, a évoqué l’affaire dans une réunion du 6juillet dernier, et l’instruction de ce dossier n’a guère progressé depuis, comme l’a confirmé hier à L’Indépendant le président départemental, le docteur Alain Rind. Quoi qu’il en soit, si une faute était établie, seul le conseil régional de l’ordre serait habilité à prendre une sanction.

Laurent Rouquette

2 Comments:

At vendredi, 16 septembre, 2005, Anonymous Anonyme said...

Avant tout je souhaite vous dire: tenez bon, battez vous, et même si cela ne vous la rendra pas,
poursuivez les coupables pour honorer sa mémoire.

Je suis maman d'un petit garçon de 27 mois, collègue d'un cousin d'Aurélie Ricard, toulousaine de naissance. Mon exaspération du dispositif médical d'ensemble de Carcassonne ne cesse de croître.

Je souhaite de tout mon coeur que vous, parents et meédecins, ayez enfin la possibilité de dénoncer et démanteler l'état de sinistre de la médecine sur cette ville et cette clinique. Où chaque jour, l'incompétence, l'appât du gain côtoient le manque de moyens sérieux dont nous, patients,
sommes les victimes.

Dr Birembaux, c'est au moment où j'allais enfin placer ma confiance entre vos mains pour mon enfant et prendre rendez vous (après m'être heurtée à du "bâclage" d'autres pédiatres), que j'apprenais votre drame. Et alors ma colère, mon désarroi, mon indignation se sont fait l'unisson de celles de mon
entourage. Malheureusement, je ne puis rien apporter de concret à votre combat.

Docteur, vous faites un métier magnifique et je regrette de ne pas avoir bénéficié de votre serment pour mon petit. Mais ce soir, au vu du site d'Amélie, je sais que quelle que soit votre route, des enfants vont pouvoir
poser leurs yeux sur vous et se sentir bien, mieux, ou simplement pris en considération réellement. Et que leurs parents ressentiront la même chose.

Alors j'avais juste envie de vous dire que je vous souhaite d'arriver à vous reconstruire,
que j'espère que votre combat ne sera pas vain(mais avec les pièces que vous avez au dossier, je ne pense pas). Oui, tout cela ressemble à de l'incompétence et à des enjeux financiers. Non, il ne faut pas se taire. J'espère les plaintes à venir nombreuses pour qu'enfin cette clinique et les médecins soient sanctionnés.

Je voudrais pouvoir vous apporter bien plus, mais rien ne me permet de le faire car vous, vous avez perdu ce que moi j'ai encore, cet être tant aimé et chéri, cet enfant choyé que j'ai et qui j'espère me survivra...

Je ne peux pas mesurer votre douleur mais j'admire votre force et votre courage. Sachez qu'ici il y a une jeune maman qui a pensé à vous et à Amélie. Je vous envoie tout mes voeux d'apaisement, d'aboutissement, et je vais
diffuser l'adresse du site www.amelieb.com au plus de gens possible.

De tout mon coeur, et je pense très fort aussi à sa maman.

 
At vendredi, 07 décembre, 2007, Anonymous Anonyme said...

Il n'est pas inutile dans votre combat de dénoncer les abus réitérés de l'Ordre des Médecins, qui est une institution dont le rôle de protection de la profession s'apparente bien plus au copinage partial qu'à la recherche de la vérité.
je suis solidaire du drame qui vous accable, et vous prie de recevoir mes salutations confraternelles.

 

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