mardi, avril 04, 2006

AFP, 29 mars 2003

Opération mortelle à Carcassonne: l'équipe médicale relaxée

Le tribunal correctionnel de Toulouse a relaxé mercredi les trois praticiens d'une équipe médicale poursuivis pour homicide involontaire par une famille de médecins à la suite de l'opération de l'appendicite mortelle de leur fille, Amélie.
Les juges ont relevé que les comportements des trois médecins (chirurgien, anesthésiste et radiologue), "ne peuvent être considérés comme la cause directe du décès de l'enfant" et estimé qu'aucun d'entre eux n'avait commis de "faute caractérisée".
L'audience le 1er février 2006 avait donné lieu à un vif débat sur la possibilité de condamner pénalement une accumulation de ratés médicaux.
Les Dr Xavier et Caroline Birembaux, poursuivaient, selon la procédure de citation directe, les médecins qui avaient opéré par coelioscopie et suivi leur fille Amélie, 9 ans, le 3 septembre 2004 à la clinique Montréal de Carcassonne, jusqu'à son transfert à l'hôpital Purpan de Toulouse.
Elle y était décédée peu après minuit d'une hémorragie interne consécutive à l'opération, dont l'importance avait été "sous-estimée", selon un rapport d'expertise de juin 2005.
Cette expertise civile contradictoire concluait notamment que "tout au long de la journée (...), les docteurs (...) se sont rassurés et n'ont pas pris en compte l'importance de la déglobulisation (...) qui imposait une ré-intervention chirurgicale dans les plus brefs délais", alors que l'enfant, opérée à 08H30, souffrait, montrait des analyses sanguines alarmantes, et avait fait un malaise dès 15H00.
Mercredi, les avocats des médecins ont salué la décision. "Le tribunal a en toute logique renvoyé (les médecins) des fins de la poursuite. Cette affaire, aussi douloureuse soit-elle, relevait du plan civil", ont expliqué Mes Georges Lacoeuilhe et Alain Margerit.
Me Charles Vincenti, pour la partie civile, a fait part de son indignation: "C'est difficile à digérer, il y a eu de multiples fautes, on a trompé les parents".
Seul le parquet, qui n'avait pas fait de réquisitions précises à l'audience, peut éventuellement faire appel des dispositions pénales du jugement.